Je ne vais pas recommencer à t'expliquer pourquoi Rishikesh est une immersion. J'ai déjà bien développé sur le sujet dans l’article précédent. Mais tout de même, j'ai envie de te le rappeler.
Rishikesh est une immersion.
Intéressé de devenir professeur de yoga? Intéressé par la pratique du yoga? Intéressé par le bien-être? Intéressé par les apprentissages? Intéressé par les immersions culturelles? Intéressé par les expériences mouvantes?
Un petit «oui» résonnait dans ta tête à chacune ou quelques-unes de ces questions? Un yoga teacher training à Rishikesh est probablement pour toi.
Tu retrouveras dans cet article deux parties distinctes. La première regroupera les informations pratiques si tu souhaites en savoir plus sur le Yoga teacher training (YTT) à Rishikesh, tandis que la deuxième partie sera le journal de mon expérience. Bien évidemment que je me suis gardé une petite gêne, un journal intime reste un journal intime hihi, mais j'ai voulu te partager quelques-unes de mes embûches et quelques-uns des meilleurs moments que j'ai vécu. Je pense qu'à travers mon expérience tu peux y voir la vérité d'un YTT en Inde.
...
UN YOGA TEACHER TRAINING À RISHIKESH EN PRATIQUE
POURQUOI FAIRE UN YTT À RISHIKESH?
J'ai une question pour toi.
D'où vient le yoga?
De l'Inde.
Cette simple réponse est la principale raison pourquoi faire un YTT en Inde fait du gros bon sens. Retourner aux sources. Retourner aux origines de l'histoire du yoga qui est entièrement lié à la culture indienne.
Faire son YTT dans sa propre ville ou à Bali, par exemple, une destination qui fait beaucoup de publicité sur le Yoga, doit être tout autant formidable, mais je suis certaine que l’expérience globale ne nous plonge pas autant qu'il est possible de le faire ici, à Rishikesh.
Comme dit dans mon premier article sur Rishikesh, j'ai eu l'impression d'apprendre sur le yoga sans même avoir à assister à un cours. Les habitants étaient mes professeurs sans même le savoir. Le mode de vie des hindous, étant relié aux croyances du yoga, nous immerge chaque minute de la journée dans une éducation liée à la philosophie de la vie, la philosophie du yoga;
Marcher dans les rues - voir les vaches se promener librement : Prendre conscience de la reconnaissance des humains envers ces animaux à quatre pattes qui leur donne du lait.
Faire les marchés – sentir l'odeur de l'encens : Prendre conscience de l'importance des croyances, dans celle-ci, les volutes de fumée permettent d'élever les prières vers le ciel.
Plonger ses pieds dans l'eau du Gange – Être entouré d'Indiens qui, eux aussi, s’imprègnent d'eau : Prendre conscience que chaque action à un intérêt, dans celui-ci, se libérer de ses péchés.
Quoique je n'ai pas (encore) visiter l'Inde au complet, le pays en entier peut être adapté à un YTT. Alors, pourquoi autant de gens font leur formation à Rishikesh?
Avec les années, elle est devenue la capitale mondiale du yoga. La principale raison étant sa situation au bas des montagnes de l'Himalaya. Avec le Gange prenant sa source à quelques kilomètres d'ici, le fleuve pur et sacré attire de nombreux ascètes et moines de partout à travers le pays et s'en sont suivi les étrangers.
Un fait qui a grandement aidé l'évolution et le développement de Rishikesh pour proposer aujourd'hui des centaines d'écoles de yoga à même la ville. Qui dit beaucoup de compétition, dit prix abordable! À continuer plus loin dans l'article.
Si tu n'as pas lu encore lu mon premier article sur Rishikesh, je t'invite à passer le lire après, car tout au long des 10 raisons pourquoi tu dois visiter cette ville sacrée les liens avec la culture du yoga s’emmagasinent.
COMMENT CHOISIR SON ÉCOLE DE YOGA À RISHIKESH?
Comme dit juste avant, le choix d'école de yoga déborde à Rishikesh rendant le choix difficile.
J'ai personnellement fait ma formation à Rishikesh Vinyasa school. Je peux donc te parler de celle-ci, un peu plus loin dans l'article, mais il serait injuste de te commenter les autres écoles. Je vais alors te donner quelques conseils pour choisir l'école qui te convient.
Type de yoga - Tout d'abord, soit conscient du type de yoga que tu aimes faire/celui que tu souhaites apprendre. En déterminant quel type de yoga (Vinsaya, Ashtanga, Yin, etc) tu souhaites pratiquer, tu peux déjà voir qu'elle école propose ta combinaison parfaite.
Assure-toi du certificat d'authenticité – Il y a, oui, malheureusement, de fausses écoles avec des gens qui fraudent les gens. Pour être certain de faire affaire avec une vraie école, assure-toi que l'école est certifiée par Yoga Alliance (le programme américain qui a crée le YTT).
Lis les commentaires et témoignages – En plus de t'assurer que l'école n'est pas une fraude, lire les commentaires et regarder les vidéos et témoignages des anciens élèves pourra t'aider à prendre ta décision selon leurs expériences.
Regarde de vraies histoires de vrais humains – Blog, Instagram, YouTube, il est facile de nos jours de suivre l'expérience d'une vraie personne. C'est personnellement le choix qui m'a fait arrêter sur cette école. J'étais confuse, je ne savais pas qu'elle école choisir et je suis tombée sur cette fille, qui racontait sa formidable expérience à Rishikesh vinyasa school, et voilà.
Si tu veux voir plus d'images sur mon expérience, j'ai, dans mes stories à la une sur Instagram, un onglet YTT Rishikesh.
J'ai aussi envie de te donner un dernier conseil qui aurait bien aidé mon arrivée à Rishikesh. Les noms des écoles sont tous (à peu près) les mêmes. Les mêmes mots, mais dans différents ordres (ouin, pas très original). Fait alors attention lors de ta réservation, lorsque tu donnes l'adresse à un chauffeur de taxi ou lors de tes abonnements sur les différents réseaux sociaux.
Mon erreur de réservation dans mon journal.
QUELS SONT LES PRIX D'UN YTT À RISHIKESH?
Comme dit dans le premier point, le grand nombre d’intéressé à étudier le yoga dans cette ville à rendu Rishikesh célèbre et les écoles de yoga en ont suivi la courbe montante.
Étant conscient du grand choix d'options pour les étudiants, les établissements n'ont pas d'autre choix que de suivre les prix pour rester dans la compétition. Les prix sont alors abordables, du moins beaucoup plus qu'ailleurs dans le monde.
Dans la majeure partie des écoles, une formation de plus ou moins un mois inclut les cours, le logement, la nourriture, le matériel nécessaire et quelques excursions pour un prix variant de 1500 à 3000 dollars canadiens – 1000 à 2000 euros.
À QUOI RESSEMBLE UNE JOURNÉE LORS D'UN YTT À RISHIKESH?
Voici une journée typique lors de ma formation en mai 2023.
4h30 : Réveille – Mon petit rituel matinal avec Pranayama, journalling et temps pour moi-même.
6h à 7h : Classe de Pranayama et Shatkarma – Exercice de respiration et technique de nettoyage du corps.
7h à 8h30 : Classe d'Ashtanga – Série prédéfinie de postures travaillant la force et la souplesse.
8h30 à 10h : Déjeuner – Délicieux, habituellement du gruau, des fruits, du beurre de peanut et un accompagnement salé et épicé indien. C'est aussi le temps de se regrouper pour aller boire un café au Secret garden juste en face.
10h à 11h : Anatomie du Yoga – Classe théorique où on apprend le fonctionnement du corps par les muscles, joints, circulation du sang, etc.
11h15 à 12h15 : Philosophie du Yoga – Classe théorique où un moine nous parle de la vie en général avec des réflexions poussées.
12h30 à 1h30 : Dîner – Chapati et riz accompagné de protéines et légumes doucement épicés toujours diversifié, végétarien et délicieux.
1h30 à 4h : Temps libre – Étude, repos ou balade, un peu de temps pour nous!
4h à 5h : Alignement – Classe théorique où l'on décortique chaque posture et apprend les ajustements à proposer aux élèves.
5h à 6h15 : Classe de Vinyasa – Flow dynamique et personnalisé par le professeur.
6h30 à 7h30 : Classe de Méditation – Comprendre une méditation et ses bienfaits, puis ensuite la pratiquer avec la douce voie de notre professeure.
7h30 à 8h30 : Souper - Chapati et riz accompagné de protéines et légumes doucement épicés toujours diversifié, végétarien et délicieux.
9h : Dodo – Dead. Je veux juste dormir.
QUELS SONT LES EXAMENS DU YOGA TEACHER TRAINING À RISHIKESH?
T'es autant stressé que moi face aux examens? Ne t'en fais pas. Les « examens » n'en sont en réalité pas vraiment. Si je te dis que peut importe ta présentation tu obtiendras ton certificat, ça te rassure? Eh bien, c'est vraiment le cas. Je ne pourrais te dire si c'est le même fonctionnement dans toutes les écoles, mais ici à Rishikesh vinyasa school, les tests sont juste une manière de te faire pratiquer et de montrer aux professeurs que tu as bel et bien écouté durant les cours.
Le plus difficile est une classe de Vinyasa d'une heure que tu dois donner à tes paires. La beauté de la chose est que tu es en équipe de 3 et que vous vous divisez la classe également en trois parties. Tu auras donc 3 rôles à effectuer pendant la présentation. Le premier est de dicter la classe verbalement, le deuxième est d'exécuter les mouvements en guise d'exemple pour les élèves et le troisième et de se promener dans la classe pour corriger les gens qui exécuteraient potentiellement mal les postures.
Le deuxième examen est comme un exposé oral. À l'avant de la classe, tu dois parler d'un sujet, n'importe lequel, que tu as appris au courant de la formation, pendant 10 minutes. Pour te donner un exemple, j'ai parlé de la posture de la planche, Kumbhakasana. Quels muscles sont engagés, quelle est la position parfaite, quels sont les bienfaits, etc. J'ai aussi fait faire un exercice de deux minutes à mes paires (question de faire passer le temps lol).
Deux examens surprises ont aussi eu lieu. Deux fois le même, mais dans des cours différents, nous devions chacun notre tour aller en avant de la classe afin de diriger un seul enchaînement de salutation au soleil avec les chiffres en Sanskrit.
That's it :).
Question de bien pratiquer pour la « vraie » vie et les « vrais » cours que tu donnerais peut-être dans le futur, les examens sont une bonne façon de te plonger réellement dans le rôle d'un professeur de yoga.
QUAND FAIRE SON YOGA TEACHER TRAINING À RISHIKESH?
N'importe quand. L'école est ouverte tout au long de l'année, mais il y a tout de même des périodes à privilégier en fonction de la météo qui te convient.
Les mois d'octobre, novembre, décembre, janvier et février sont les plus favorables à la visite de Rishikesh. Les journées sont belles et ensoleillées alors que les températures sont agréables avec une moyenne de 20 degrés Celsius.
Les mois de mars, avril, mai et juin sont tout autant ensoleillés, mais très (très) chauds. Les mois de mai et juin sont les plus chauds de toute l'année et, pour avoir fait mon training en mai, je peux confirmer que la chaleur peut parfois être insupportable.
Il faut savoir que la classe de yoga située au dernier étage de l'établissement est réchauffée par le soleil tout au long de la journée. Aucun air climatisé ne s'y trouve, seulement quelques ventilateurs trop bruyants au plafond que nous devions éteindre lors des cours pour pouvoir bien entendre le professeur. Je ne le savais pas encore, mais j'avais signé pour des cours de yoga chauds ici!
Hors les classes, le pic de la chaleur journalière tombe au même moment que la pause d'après-midi. Un fait qui ne donne pas forcément envie d'aller explorer la ville de Rishikesh sachant que 4 autres cours demandant nous attendent en fin de journée.
Les mois de juillet, août et septembre sont les plus pluvieux. Enfin, j'ai envie de dire pour cette nature asséchée partout à travers l'Inde, mais bof pour toi.
Pour les 3-4 jours de pluie que j'ai pu expérimenter durant le mois de mai, je peux te dire que la pluie qui tombe sur le pays n'est pas délicate. De grosses cornes tombaient sur le toit de taule de notre classe nous obligeant à nous regrouper autour du professeur pour pouvoir bien entendre à travers le vacarme. D'autant plus que, les visites, tu peux oublier.
QUOI AMENER À SON YOGA TEACHER TRAINING EN INDE
Bon ben tes choses pour faire du yoga. Ok, mais encore?
Tu es à Rishikeh, en Inde, un pays avec de fortes croyances et traditions. J'ai donc envie de t'énumérer quelques items concernant la religion à respecter à ajouter à ta valise, ainsi que de simples choses du quotidien que j'aurais aimé avoir avec moi.
Si tu oublies quelque chose, plusieurs petits commerces en bord de rue vendent l'essentiel près de l'école.
Tenue de sport. Dans les classes il n'y a aucun problème à porter des shorts et un top de sport et crois-moi, il fait très chaud. Comme je revenais d'un long backpacking trip en Asie, je n'avais pas beaucoup de diversité avec moi. Je conseille 2-3 tops de sport, 2-3 paires de shorts et 1-2 paire de leggins.
Tenue longue et légère. Dans la rue il pourrait être irrespectueux de te balader avec ce petit outfit court et moulant. Je te suggère d'apporter quelque vêtement lousse et léger que tu pourras simplement enfiler par-dessus ta tenue de sport. Rishikesh est aussi l'endroit idéal pour te procurer de nouveaux articles dans ce genre, j'en parle plus dans cet article.
Par-dessus chaud. Il fait très (très) chaud, mais les jours de pluie ou les matins peuvent être très (très) froids. Les joies de la montagne! Apporte alors les vêtements pour toutes les températures possibles. Une paire de joggings et un gros par-dessus devraient suffire si tu es à Rishikesh en saison estivale.
Un tapis de yoga. Les tapis de yoga sont fournis dans la classe. Ils étaient par contre beaucoup trop glissants à mon goût, j'ai alors apprécié avoir le mien avec moi.
Une bouteille d'eau. Elle pourra être remplie par le gros bidon dans la salle commune à tout moment.
Élément de salle de bain. Dans ta chambre, la literie seulement est fournie. Un tapis de salle de bain, ta serviette de bain, tes articles de toilette, tout ce dont tu as besoin pour ta routine de toilette doivent être apportés.
Une paire de gougounes (claquettes pour les Français hihi). En Inde, comme beaucoup d'endroits en Asie, les souliers doivent être enlevés avant d'entrer. Salle de yoga, café, cuisine, tu les enlèveras plus de 5 fois par jours, crois-moi! C'est donc bien d'avoir avec sois une paire de chaussures faciles à enfiler.
Cahier et crayon. Un livre et un calepin sont fournis pour t'aider à prendre des notes durant les cours. Il est par contre très petit, donc si tu te connais et tu sais que tu aimes bien t'organiser, emporte le nécessaire pour les cours théoriques.
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MON JOURNAL, VERSION EN LIGNE ;)
Mai 1
C'est enfin la journée que j'attends depuis longtemps, le début de mon yoga teacher training de 200 heures à Rishikesh. Comme j'ai passé la dernière semaine ici, j'ai déjà pu voir où se trouve l'établissement de mon cours. C'est donc avec un petit mélange d'excitation et de nervosité que je me rends sur place sous la pluie. Oui, il a fait beau tous les jours depuis mon arrivée, et bien évidemment que le jour où je dois me déplacer avec mon sac à dos, il tombe des cornes.
J'arrive au Yoga Rishikesh Association. Je tente de faire mon check in, mais ils ne trouvent pas mon nom dans leur système. Mmmm. Le cœur s'active un petit peu. Je montre mes échanges de courriels, et surprise, je n'ai pas réservé à cet établissement. L'école dont je suis sur Instagram depuis un peu plus d'un an, l'école que je pensais m'en aller, l'école que je voulais étudier n'est pas celle où je me suis inscrite.
Si tu suis mes histoires à travers mes articles de blogue, tu dois te douter que ce genre de situation devait m'arriver. Un genre de Karma. Peut-être qu'au fond de moi je cherche à être bousculé pour apprendre encore plus d'une situation? Ahhhhh. Jsais pas.
Je me rends finalement au bon établissement. La bonne nouvelle dans tout ça est qu'il se situe à 3 pas du café où j'ai passé la majorité de mes journées la semaine dernière, mon café préféré.
J'arrive finalement pour faire mon check in prise 2. J'entre dans le bureau où 4 hommes s'y trouvent. Je me sens un peu intimidé dans cette petite pièce et découragée de mon erreur. Je signe deux ou trois papiers sans ne savoir ce qu'ils racontent, puis un des jeunes messieurs me mène à ma chambre.
Inconsciemment, je regarde tous les petits détails. Est-ce que la cage d'escalier est propre? Est-ce qu'il y a beaucoup de chambres? Est-ce qu'il y a d'autres étrangers? C'est quand même le lieu où je passerai les 25 prochains jours de ma vie, et j'angoisse à ne pas aimer mon environnement.
Ma première impression de la chambre est; ah ouin. C'est assez petit, c'est rose (totalement pas ma couleur) et la douche est ouverte à même la salle de bain, un fait très fréquent en Asie. J'ai compris assez vite que finalement, je suis une des chanceuses, car j'ai un balcon juste devant avec une vue incroyable, alors que les autres sont face au couloir. Une petite chance qui me remonte le moral. (Si tu te demandes, oui mon moral va bof bof).
Je lave le dessus de mes commodes poussiéreuses avec du papier de toilette et de l'eau. Je sors mes vêtements, les objets, tout, de mon sac à dos. Je m'installe tranquillement à rester à long terme. À ce moment, je n'ai pas vraiment d'émotions. J'ai de la difficulté à exprimer, mais c'est comme si mon cerveau est mis à off. En attente des prochaines émotions...
C'est à 19 heures que le premier repas est organisé. L'heure où je rencontrerai mes collègues de classes, mes voisins, mes amis (ou pas, lol) pour les prochaines semaines.
Fidèle à mes habitudes j'arrive en avance autour de la table. Ce moment est celui que je redoute le plus. Je n'aime pas parler de moi, me présenter. J'ai l'impression que c'est ce soir que tout se passe. Ce soir que je donne ma performance de personne intéressante, ou pas.
En réalité ce n'est pas ça. Je ne pense pas ça des autres alors pourquoi penseraient-ils ça de moi?
Parce que ma tête est mon pire ennemi.
Je crois finalement avoir bien fait ça (petite tape dans le dos). Je n'ai certainement pas animé le groupe, comme d'autres, mais j'ai participé par-ci par-là aux conversations. Je suis contente, la glace est brisée.
Épuisée de se stresse inutile, il n'a pas fallu beaucoup de temps avant de m'endormir sur mon lit dur comme de la roche.
Mai 02
Le lendemain, c'est officiellement le début du cours avec la cérémonie d'ouverture. Les petits résidus de stress d'hier me suivent encore aujourd'hui lors du petit déjeuner. Mais je fais beaucoup d'effort pour me joindre au groupe.
J'enfile mon habit blanc traditionnel acheté à Rishikesh pour l’événement et me rends au studio de yoga que je découvre enfin. Bien simple, mais une fabuleuse vue sur les montagnes lui donne tout son charme.
Cette pièce est là où je passerai les prochaines semaines de ma vie.
Durant la cérémonie on chante le mantra de Hare Krishna, une conscience qui, selon les textes sacrés védiques, mène à la libération de l'individu. On danse en rond, on se présente, on prend des photos. Il est agréable d'avoir un professeur qui nous indique quoi faire, un fait qui nous pousse à nous rapprocher sans n'avoir à faire d'effort.
Mai 6
La première semaine est derrière moi.
J'ai l'impression d'être arrivée hier, comme j'ai l'impression d'être arrivée il y a un mois. Les journées sont tellement remplies que le temps file sans que je le voie passer. Pourtant, elles sont très longues.
Même si je ne connais pas le nom de tout le monde encore, j'ai l'impression de connaître ces gens depuis des années. Au contraire de moi, plusieurs arrivent à s'ouvrir.
Aujourd'hui c'est day off. C'est comme si j'aurais pu le prédire à l'avance, nous avons visité toute la journée, en résultat, nous ne nous sommes pas reposés du tout.
On a commencé la journée par une marche vers la Secret waterfall, puis un après-midi de l'autre côté du Gange à faire les boutiques. Au moment du coucher de soleil, nous avons assisté à la cérémonie de feu, la cérémonie d'Aarti que je décris bien dans cet article. Un moment merveilleux partagé avec 3 autres yogis et les locaux.
Mai 8
Je suis malade depuis hier. J'ai même manqué mes deux derniers cours pour pouvoir aller me coucher et faire une longue nuit. Un gros rhume que je n'ai clairement pas le temps d'avoir en ce moment.
Je pense que je suis tellement stressée présentement que j'attrape tout ce qui passe.
J'angoisse de parler anglais dans les cours et avec mes paires. Pourtant, dans ma vie de nomade, je suis habitué de communiquer dans cette langue au quotidien. Mais ici, je ne fais que focaliser sur mes erreurs, alors que j'oublie que «Marie wow! Tu prends une formation dans ta langue seconde, puis tu arrives à suivre et à apprendre. »
Le but du yoga n'est pas d'être bonne. Ou la meilleure. Mais quand même, j'ai toujours pensé que je me débrouillais bien dans les Asanas (pratique physique) de cette pratique. Je croyais aussi déjà avoir pratiqué l'Ashtanga. Erreur. Quand tu pratiques la série d'Asthanga, tu t'en rappels après. Épuisante, demandante et remplie de postures dont... je n'arrive pas à faire. Assise au sol, mes hanches sont fermées et ne veulent (dans aucun cas!!!!) s'ouvrir.
À pratiquer le yoga seule par moi-même en voyageant à temps plein, j'ai réalisé que je pratiquais se dont j'étais bonne et que je délaissais se dont je n'arrivais pas à faire. J'ai bien reçu ma claque ici et une nouvelle source de stress inutile est apparue.
Mai 11
Tous les jours de 18:30 à 19:30 nous avons notre cours de méditation. Avec le lever du soleil, c'est le moment idéal pour pratiquer l'introspection. Aujourd'hui nous avons vécu la méditation dynamique d'Osho. Une méditation debout qui consiste à garder les yeux fermés, à danser, à rire, à pleurer dans le but de laisser sortir toutes les émotions réprimées de son corps.
Je me suis senti si bien. J'écoutais simplement le son de la musique, le claquement des mains de mes camarades de classe ou leurs rires. À quelques moments, la seule pensée qui me venait en tête est ahhh j'aime danser. La danse me manque.
Au souper, chapati et lentilles au menu comme toujours, deux personnes à deux moments différents m'ont mentionné que j'avais l'air détendu. Et à ce moment je me dis, c'est fou. C'est pour ça que je fais du yoga.
Il y a une heure trente j'étais fatiguée et une méditation d'Osho plus tard, je me sens renouvelée.
Mai 13
Ce matin la routine est différente.
L'école à l'habitude d’emmener les élèves en activités le dimanche matin, en journée de congé. Mais comme c'est l'été et que les routes sont bondées (non mais vraiment bouché, n'oublie pas que les chiens, les singes et les vaches sont aussi de la partie ici!), nous manquerons nos deux premiers cours pour aller explorer.
Comme dit dans mon premier article sur Rishikesh, toute activité ou balade dans cette ville sacrée est aussi une immersion dans le monde du yoga. Sans être dans la classe de cours, j'apprends.
Ce matin c'est au temple de Kunjapuri qu'un autobus nous amène. Situés au sommet d'une montagne, nous arpentons les routes tôt le matin afin de voir le soleil se lever sur les montagnes de l'Himalaya.
Magnifique.
Offrandes, chants, appréciation et, bien évidemment, séance photo de postures, un matin inoubliable.
Mai 15
Comme tous les jours depuis environ une semaine, j'ai pris l'habitude de me réveiller à 4h30, en même temps que le soleil à Rishikesh. Un de nos professeurs, Ashish, nous a dit que de se réveiller au même moment que cette boule de feu apporterait de bonnes énergies pour le restant de la journée. Ok, j'entends et j'obéis.
C'est donc à 4h30 que mon alarme sonne. Immédiatement, j'allume la petite chandelle et de l’encens que j'ai achetés au magasin du coin. Je m'installe dans une posture assise sur mon lit, puis je fais quelques exercices de respiration ou de la médiation, selon le moment présent. J'écris dans mon journal, souvent à propos de la journée de la veille.
Après ce petit rituel, il me reste une petite demi-heure avant de commencer à me préparer pour appeler ma famille, aller sur Instagram ou regarder quelque chose sur YouTube.
À 6h00 me voilà fraîche et éveillée (presque toujours) pour notre premier cours de la journée.
Mai 18
Ce soir j'avais envie de rester dans mon lit, mais les moments avec ces belles personnes arrivent à la fin. Je me suis donc forcé à accompagner quelques-unes d'entre elles jusqu'à une soirée Hare Krishna, comme à la cérémonie d'ouverture.
J'ai eu tellement de plaisir!
À la suite de nombreuses répétitions à chanter le mantra calmement au sol, tout le monde s'est mis à danser dans tous les sens et à chanter à tue-tête. J'ai déjà vu ce genre d’événement dans des bars, mais là, ici présent, tout le monde est à jeun et c'est la beauté de la chose.
Sans jugement, tout le monde fait simplement.
Mai 20
Le mercredi suivant c'est sur la plage que nous nous rendons.
J'admets être démoralisée quand on nous annonce qu'on fera notre pratique d'Ashtanga ici, sur le sable. Le cadre est magnifique, la question n'en est pas là, à ce stade je suis sans force. Je me suis réveillée ainsi ce matin. Faible, pas trop de morale, un peu à boute de toute, comme on dirait en bon québécois.
Bon, la bonne nouvelle est que nous n'avons pas effectué la série au complet. Après 40 minutes de Salutation au soleil, de Vinyasa et de séquence debout, nous avons eu du temps libre.
Il y a un petit vent agréable en ce matin déjà chaud, le paysage est vert et grandiose, le courant fait vite défiler l'eau sous mes yeux.
22 Mai
J'angoisse depuis quelques jours, mais ce matin en me réveillant la patate palpite à 200 à l'heure. Plus que jamais, j'ai besoin d'exécuter mon petit rituel matinal pour me concentrer sur ma respiration et me détendre avant d'affronter cette journée stressante.
Après le petit déjeuner, c'est cours d'anatomie et c'est ici que ma première présentation officielle commence. Un petit 10 minutes (easy peasy juste 10!) à parler d'un sujet, n'importe quel, que j'ai appris au courant du dernier mois.
J'ai personnellement parlé de la position de la planche, le Kumbhakâsana-dandâsana. J'ai commencé par expliquer les bienfaits de la posture sur le corps, expliquer et démontrer quelle était la bonne position et, comme je devais présenter pendant 10 minutes, j'ai fait faire à tout le monde la planche pendant 2 minutes (bright la Marie!)
En après-midi, c'est classe de Vinyasa, mais cette fois ce sera moi la professeure accompagnée de deux de mes bonnes copines Thilda et Ximena. Nous avons créé un flow d'une heure ensemble, bien révisé et bien pratiqué.
La classe s'est bien déroulée. Pendant qu'une d'entre nous donne les indications, une autre démontre et l'autre corrige l’alignement des élèves et puis on change de rôle.
Je pense avoir réussi à bien camouflé mon stresse, je ne crois pas avoir eu la voix tremblante ou à chercher mes mots.
Je suis honnêtement juste (très) contente que ces examens soient maintenant derrière moi.
Mai 23
Les examens sont finis, la pression relâche totalement.
C'est le dernier jour officiel de classe, dernier Shatkarma, dernier Ashtanga, dernière méditation, dernier tout.
J'ai enfin l'impression de tout donner dans mon cours d'Ashtanga, comme si je n'avais plus peur des blessures possibles. Je ne suis pas en train de dire que je n'écoute pas mon corps, mais simplement que je ne bouge pas dans la peur. C'est comme si tout au long du dernier mois, j'avais peur d’approfondir mes étirements avec ma respiration par peur de me blesser ou de me sentir courbaturer le lendemain. Parce que tu le comprends maintenant, mais dans un training comme celui-ci il n'y a pas place aux douleurs musculaires. Faut foncer.
Pour continuer dans cet élan de folie, un tatoueur est venu dans ma petite chambre rose afin de marquer cette expérience sur mon corps et celui de deux autres copines.
Mai 24
Déjà/enfin. Je ne sais pas.
Tôt ce matin, certains d'entre nous se sont levés pour aller faire un Karma Yoga «le yoga de l'action désintéressée». C'est donc au départ de chez nous que nous rejoignons le Gange à la marche en silence en ramassant les déchets au bord de la route. Même s'il est tôt, quelques habitants nous remarquent et c'est un peu le but de ce yoga. De démontrer de bonnes actions, sans attentes. Ses gens ne vont peut-être pas se mettre à nettoyer Rishikesh au complet, mais au moins prendre plus conscience de ce qu'ils font de leurs déchets.
Une fois la plage rejointe, nous qui disions ne pas vouloir nous baigner, nous avons tous sauté dans la rivière sacrée. Le moment était magique. Mon avant-midi coup de cœur, où je me suis senti le mieux, simplement.
De retour à la maison, petit déjeuner et getting ready pour la cérémonie de fermeture. Presque toutes réunies dans la chambre d'une des filles, les Indiennes de la classe nous ont habillés de Sary traditionnel coloré. Un avant cérémonie qui élève certainement l'énergie et l'émotion de groupe.
Quoique j'avais énormément envie de chanter Hare Krishna, la cérémonie de fermeture est différente. C'est assis au sol, qu'on écoute les mantras et reçoit de petites offrandes. Remise de diplôme officiel, larmes (qui ne s'arrêtait plus de couler pour ma part), danse et rire tous ensemble une dernière fois.
Pour ma part, c'est l'heure d'aller finir les derniers préparatifs de mon sac à dos parce que c'est mon départ. Peut-être que se fait ne te surprendra pas, suite à comment l'histoire à débutée, mais j'ai fait une erreur de réservation de vol retour. Au lieu de partir demain comme tout le monde, je pars ce soir. La bonne nouvelle est que je n'ai pas manqué la cérémonie de fermeture, mais quand même, le fait de partir un petit 12 heures avant les autres me donne l'impression que je manque la fin.
Les au revoir ont été très durs pour moi. Un mélange de je ne veux pas quitté ces gens, je ne veux pas quitté ce mode de vie et wtf je rentre à Montréal après plusieurs mois à visiter l'Asie entre le Népal, la Thailand, le Cambodge, le Laos et l'Inde.
Une journée TELLEMENT remplie en émotions entourées de gens merveilleux, puis soudainement, je me retrouve seule, pour la première fois depuis un mois, en route vers Montréal. Bon , j'ai quand même 36 heures à faire avant d'y être, mais Montréal est la destination finale.
...
Le mois à Rishikesh à filer à la vitesse d'une éclaire. En même temps, j'ai tellement appris et je me suis tellement attaché aux gens que j'ai rencontrés que je ne comprends pas comment il est possible que tout ça se produise en un seul moi.
En un mois j'ai ressenti tellement d'émotions contradictoires et j'ai réalisé tellement de choses, que maintenant que je dois apporter ces réalisations dans ma "vraie" vie, j'ai peur.
J'ai peur et je ne sais pas comment y arriver.
Deux mois plus tard, je commence à digérer le retour de ce mois en Inde et j'arrive enfin à terminer cet article que je repoussais.
J'ai peur, mais je remarque enfin cette porte ouverte vers le changement.
Plus que jamais je suis prête à pratiquer ces apprentissages dans le courant de ma vie.
...
Ps, si tu te demandes si je suis déçue de l'école que j'ai réservée par erreur, non! C'était bien l'école que je voulais, c'est le compte Instagram auquel je m'étais abonné qui était une maladresse.
Le Karma était bon parce que Oh my Buddha, sans ces personnes qui ont accompagné mon aventure, je n'aurais pu me sentir autant grandir.
...
Je te souhaite cette expérience, que tu souhaites devenir professeur de yoga ou pas.
Namaste,
marie
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